Thea Djordjadze est une artiste contemporaine géorgienne basée à Berlin. Ses sculptures et installations, sont à découvrir à partir du 5 février 2022 au MAMC + de Saint -Etienne.
Pour sa première exposition monographique en France intitulée SE SOUVENIR ET TÉMOIGNER, Thea Djordjadze (née en 1971 à Tbilissi) propose d’assembler plus d’une soixantaine d’œuvres réalisées depuis 1993 avec lesquelles elle livre une expérience intuitive au sein du bâtiment du Musée.
De plâtre, de mousse, de textile, de bois ou de verre, des objets trouvés, modifiés, augmentés côtoient des dispositifs de présentation – grilles, vitrines, étagères – ayant perdu leur fonctionnalité. D’autres sculptures, souvent métalliques, sont conçues de toutes pièces en atelier, reprenant le fragment d’un édifice moderniste ou matérialisant en volume une lettre de l’alphabet géorgien. Agencées harmonieusement ici et là, les œuvres forment un long poème où les matériaux dialoguent par strates, sondent un passé et se présentent sous un nouveau jour dans l’espace d’exposition.
Le mode de l’installation permet à Thea Djordjadze de proposer une expérience plus libre, basée sur la perception immédiate des résonances entre les objets mis en scène, le volume de l’espace, la lumière, les points de vue d’une salle à l’autre, les dialogues entre les matériaux et l’architecture du lieu. En somme, le spectateur est dans l’œuvre.
À Saint-Étienne, l’espace du MAMC+ qui lui est confié, avec ses cinq salles, ses 650 m², ses hauteurs atteignant plus de 8 mètres et son aspect « white cube » supposé neutre, lui apparait pourtant fragile. La soixantaine d’œuvres, produites entre 1993 et 2021, répond à une forme « d’urgence » qui la guide dans son choix de montrer un tapis roulé, un immense paravent métallique, des étagères de bois ou des parois miroir en aluminium poli. Définissant l’exposition entièrement sur place, il s’agit pour Thea Djordjadze, au travers de ses gestes si subtils de l’installation, d’activer la physicalité des matériaux, de réveiller une mémoire mentale des objets et de générer une nouvelle énergie propre au lieu stéphanois.