Du 9 novembre 2024 au 18 mai 2025, le musée de l’Image propose sa nouvelle exposition temporaire intitulée « Suivez-moi jeune homme, images de mode et presse féminine (1778-1939) ». Celle-ci revient sur plus d’un siècle et demi d’illustrations de mode féminine.
De l’imagerie populaire qui s’amuse des extravagances de la crinoline à l’affiche publicitaire aguicheuse, des portraits photographiques de belles inconnues à une presse féminine de plus en plus sophistiquée, l’exposition s’intéresse à l’image de la femme au quotidien, réelle ou idéalisée, et à cette mode dont les changements successifs n’ont qu’un seul but : séduire.
À chaque époque, la mode féminine exprime bien plus qu’un style : elle reflète un état d’esprit, les évolutions sociales et les changements de moeurs. Elle témoigne du statut de la femme, du rôle qui lui est assigné par une société patriarcale.
Apparue dès la Renaissance, la gravure de mode voit son succès s’affirmer avec la naissance des premières revues de mode françaises à la fin de l’Ancien Régime.
Plusieurs facteurs vont concourir dans les décennies suivantes à faire de la mode un phénomène nouveau auprès des femmes. La coquetterie et l’attrait des belles matières ne sont certes pas propres à l’époque. Mais la montée en puissance de la bourgeoisie, l’industrialisation de la production textile, l’émergence des grands magasins et l’incroyable essor de la presse spécialisée vont contribuer à changer les comportements. Ces phénomènes, témoins et prescripteurs, contribuent à la démocratisation de la mode.
Entre le Second Empire et les années 1930, les magazines de mode abondent. Certains sont éphémères, d’autres sont emblématiques comme La Mode illustrée ou Le Petit Écho de la mode. Au nombre d’une quarantaine au milieu du XIXe siècle, on en recense plus d’une centaine vers 1900, dont les tirages massifs rendent compte du succès. Les gravures qui accompagnent ces magazines témoignent de l’évolution du style, de la transformation de la silhouette féminine oscillant entre liberté et contrainte.
La presse vient en appui des maisons de couture qui font de Paris la capitale mondiale du bon goût. Les gravures, puis, plus tardivement, les photographies, sont conçues pour charmer la cliente potentielle ou simplement inspirer le grand public.
Fermée prématurément en 2020 en raison des conditions sanitaires, cette exposition revient dans une version revue et augmentée, taillée sur mesure par Christelle Rochette, commissaire et directrice du musée de l’Image, à retrouver dès le 9 novembre à Épinal.
* Un « suivez-moi-jeune-homme » désignait par le passé un ruban disposé sur la robe au niveau des reins ou entourant le chapeau d’une femme.