Reconstruire

Avec 5 expositions inédites dans 5 musées de la RMM, qui, au travers de leurs riches collections, par le filtre d’une même thématique, explore les domaines de l’histoire et de l’évolution de la société, de l’architecture et du patrimoine, des techniques et des métiers d’art, de l’art et de la littérature.

« Reconstruire la flèche » au Musée des Beaux-Arts de Rouen

Alors que Notre-Dame de Paris s’apprête à rouvrir ses portes aux publics, le Musée des Beaux-Arts de Rouen revient quant à lui sur le chantier titanesque qu’à été celui de la reconstruction de la flèche de la cathédrale de Rouen, après qu’elle ait été frappée par la foudre le 15 septembre 1822. L’architecte Jean-Antoine Alavoine, arrivé sur place quelques jours après le sinistre, est chargé de diriger l’immense chantier des réparations. Celui-ci propose un projet d’une modernité radicale : l’érection d’une nouvelle flèche, de style gothique mais entièrement métallique, construite en fonte de fer, un matériau qui n’a encore jamais servi dans un contexte comparable. L’érection de cette nouvelle construction s’étend sur une soixantaine d’année et ne s’achève qu’en 1884 avec l’adjonction à sa base de quatre clochetons conçus par le ferronnier Ferdinand Marrou. Culminant à 157 mètres, elle est pendant plusieurs années le monument le plus haut du monde. De nombreuses œuvres et documents permettent d’évoquer ce chantier titanesque qui aboutit à la création d’un nouveau marqueur identitaire de la ville et de son territoire. L’exposition permet aussi d’évoquer les discussions parfois polémiques suscitées par cette reconstruction dans laquelle Flaubert voyait « la tentative extravagante de quelque chaudronnier fantaisiste ». Elle s’achève sur une présentation du chantier en cours, la flèche d’Alavoine étant aujourd’hui l’objet d’une très ambitieuse campagne de restauration conduite par les Monuments historiques.

« Reconstruire la ville » à la Fabrique des Savoirs, Elbeuf-sur-Seine

Durement frappés par les destructions allemandes de 1940, puis par les bombardements alliés de 1942 à 1944, les agglomérations de Rouen et d’Elbeuf-sur-Seine ne sortent pas indemnes de la Seconde Guerre mondiale.  Mais après 1945, quelle est la suite de l’histoire ? Comment se reconstruire, se loger, vivre après un conflit si meurtrier ? Comment imaginer une ville moderne et confortable ? Qu’ils soient architectes, ouvriers ou habitants, tous prennent part aux réflexions, puis aux vastes chantiers qui s’ouvrent sur tout le territoire durant une vingtaine d’années. À travers des photographies, des archives, des témoignages et de nombreux objets, l’exposition invitera à découvrir les multiples histoires de ce patrimoine méconnu. Elle proposera également d’observer d’un nouvel œil cette architecture des années 1950 qui ponctue le paysage des communes de la Métropole rouennaise. Entre préservation du patrimoine et adaptation aux enjeux climatiques, quelle(s) place(s) pour ces édifices en béton, brique et verre dans des villes en perpétuelle évolution ?
« Reconstruire l’usine » au Musée industriel de la Corderie Vallois, Notre-Dame-de-Bondeville

Parler de la sortie de guerre, c’est dévoiler un peu de la vie quotidienne des habitants à travers leurs besoins essentiels : circuler, travailler, se nourrir, se reposer. En miroir de l’exposition Reconstruire la ville, l’exposition Reconstruire l’usine s’intéresse à l’impact des bombardements stratégiques sur la population ouvrière rouennaise et elbeuvienne. Quelles ont été les cibles préparant la Libération ? Pourquoi y a-t-il eu des dommages collatéraux ? Dans un bassin industriel où ponts, usines et maisons se sont établies autour du fleuve, comment traverser la Seine lorsqu’il n’y a plus de pont ? Que choisit-on de reconstruire en priorité ? Qui reconstruit ? Sous l’usine, apparaît l’humain et la foule d’ouvriers et d’ouvrières mobilisés pour relancer l’outil de travail. L’exposition s’adresse tout particulièrement aux jeunes publics dans un parcours à hauteur d’enfants, avec des photographies, des témoignages oraux, affiches, jeux à observer et à manipuler.
« Reconstruire les terres brisées » au Musée de la Céramique, RouenÀ l’occasion des 160 ans de la création du musée de la Céramique de Rouen et des 40 ans de son installation dans l’hôtel particulier d’Hocqueville, l’exposition Reconstruire les terres brisées, envisage d’explorer les dimensions matérielles, techniques et sensorielles de la terre brisée, réparée, sublimée. Elle s’intéresse également à la dimension symbolique de la céramique cassée et reconstruite (temps qui passe, fragilité de la vie, impermanence, image de l’union d’un couple, résilience, renaissance…).

« Le génie des lieux. Corneille, Flaubert, Maeterlinck  » au Musée Flaubert et d’Histoire de la médecine, Rouen

À quoi ressemblait la demeure natale du grand Corneille ? Où Flaubert a-t-il écrit Madame Bovary ? Dans quel environnement l’inspiration leur est-elle venue ? Les maisons d’écrivains suscitent une immense curiosité : entre 1950 et 2010, pas moins de 82 demeures ont d’ailleurs ouvert leurs portes au public en France. Pour transformer des surfaces privées non destinés à devenir, un jour, des espaces patrimoniaux, tout un travail de construction, de reconstruction et parfois de déconstruction – concernant aussi bien bâtiments et jardins que le discours qui y est tenu – s’avère aussi nécessaire que délicat.

Découvrir les secrets qui se cachent derrière les murs : telle est l’invitation que propose le musée Flaubert et d’histoire de la médecine avec cette exposition. À travers maquettes, costumes, objets insolites ayant appartenu aux auteurs et d’autres surprises, les publics entreront dans le quotidien de ces écrivains qui ont fait la renommée de la Normandie à travers le monde. Une salle offre aussi l’occasion de découvrir l’univers théâtral, poétique et inattendu d’un artiste belge et francophone, Maurice Maeterlinck (1862-1949), qui a vécu et écrit dans le pays de Caux dès 1898 puis à l’abbaye de Saint-Wandrille. Documentaires, dessins animés et extraits de performances dramatiques donnent de la vie à ce parcours d’exposition ludique et propre à inspirer la rêverie.

*LE TEMPS DES COLLECTIONS :

Ce programme, lancé en 2012 au musée des Beaux-Arts de Rouen, est l’une des toutes premières initiatives en France à remettre les collections au cœur de la programmation des musées. Il s’agit à chaque fois de révéler la richesse et la variété des collections publiques, de dévoiler l’envers du décor et le mystère des réserves, de favoriser les redécouvertes en ouvrant les musées à de nouveaux regards.