PRIMAVERA, PRIMAVERA

L’exposition « Primavera, primavera » propose un regard prospectif sur la création d’une sélection d’artistes qui portent les interrogations, les doutes ou encore les luttes, des jeunes générations d’aujourd’hui. 

À l’heure où la crise climatique et ses conséquences imprègnent nos pensées, nos manières d’habiter, de consommer et de faire, quelles conduites ou alternatives engager pour faire face à ce monde changeant ? Comment cette génération assume t-elle son héritage, son présent ainsi que son avenir ? Devant les complexités de vie grandissantes et une société où les logiques de mondialisation dominent, la nouvelle génération reste pleinement consciente des défis à relever.  Qu’ils soient politiques, écologiques, sociologiques ou culturels, les thèmes explorés se présentent comme des occasions de questionner en premier lieu :

– La question des circulations et des flux, plus précisément d’où l’on vient et où l’on va, dans un monde où la libéralisation des échanges tout autant que la domination culturelle sont favorisées, avec les oeuvres de Julien Creuzet, Kenny Dunkan et d’Alex Ayed ;
– la question du collectif où le travail à plusieurs, le « créer ensemble » ou en collectif et la notion d’auteur englobe de nouvelles acceptions, avec notamment les collectifs Fossile Futur et Palette Terre ;
– la question de prendre soin et du faire attention où les corps et la terre sont à l’honneur
(Morvarid K, Calypso Debrot, Cécile Vignau…) ;
– le sujet de l’homme et de la technologie où les développements de l’intelligence artificielle tendent peu à peu à effacer les frontières entre la liberté et le déterminisme, le vivant et le non-vivant (vidéos de Sara Sadik et installations hybrides d’Alizée Armet).
– le paradoxe de notre époque, celui de « la chambre à soi » hyperconnectée où les nouveaux modes de communication ont modifié les paradigmes de la relation aux autres (Carla Adra, Zeinab Saleh, Molly Soda) ;
– enfin l’incarnation de nouveaux récits qui s’entremêlent et nous aident à entrevoir un futur qui nous est proche, avec les vidéos deTarek Lakhrissi, de Lola Gonzalèz ou encore les sculptures de Morgane Jouvencel.

« Primavera, primavera » s’inspire du rhizome, tel que conceptualisé et théorisé par un groupe de philosophes qui ont marqué un renouveau de la pensée du 20e siècle : Gilles Deleuze et Félix Guattari l’ont défini comme une structure évoluant en permanence, de façon horizontale et sans hiérarchie. Chaque alcôve de l’exposition sera ainsi investie comme un îlot en soi, constitutif d’une chaîne formant en son tout, un archipel rhizomique où la diversité des oeuvres présentées participe à une polyphonie de voix. Aux oeuvres de la collection du Frac MÉCA seront également ajoutées de nouvelles productions.