Jusqu’au 24 janvier 2024, la Maison de l’Amérique latine invite la grande photographe chilienne Paz Errázuriz, pour sa première exposition personnelle dans une institution parisienne.
Relativement peu montrée en France, l’artiste présentera non moins de 120 tirages issus de 15 séries dont trois inédites : Próceres (1988), Sepur Zarco (2020) et Ñuble (2019) ainsi que la série emblématique La Manzana de Adán réalisée entre 1982 et 1987.
Paz Errázuriz regarde les invisibles et ceux qui vivent dans des mondes séparés, voire parallèles. Son travail au long cours lui permet de nouer des relations fortes avec ses modèles, femmes et hommes posent fièrement, parfois s’abandonnent, donnent accès à une part de leur intimité. L’exposition traverse quarante années d’une pratique photographique engagée. Les histoires, les vies photographiées restent pour Paz Errázuriz « inachevées » dans le sens du temps qui s’égrène comme si elle ne souhaitait pas voir les personnes rencontrées disparaître. Elle qui a vu tant de proches emprisonnés, assassinés ou partis à l’étranger pour échapper à la violence du régime pinochetiste, a su trouver sa propre forme de résistance. Par la métaphore, Paz Errázuriz a construit une œuvre dense et unique éclairant la force de la condition humaine dans un monde répressif.