La Villa Arson est engagée aujourd’hui dans une étude à large spectre qui conduira à un programme de rénovation architecturale, au service du développement des nouvelles pratiques artistiques. C’est dans ce contexte que l’établissement invite aujourd’hui Parasite 2.0.
“Nous sommes en 2068 et les étudiant·es ont repris le contrôle de ce qui reste des universités dans le monde entier.”
Ainsi commence la réflexion de Parasite 2.0, collectif d’architectes et designers au croisement entre conception architecturale, scénographie et création plastique, lorsqu’on leur demande d’imaginer le futur des écoles d’art. Par un saut dans le temps, qui a plutôt le goût d’un passé lointain. C’est peut-être le scénario qui a dû traverser leurs esprits lorsqu’ils arpentaient ateliers, galeries, allées, terrasses et jardins de la Villa Arson, un lieu qui encourage ses étudiant·es à s’approprier des espaces, à les rendre vivants.
Gently Brut est conçue par Parasite 2.0 comme une série d’interventions spécifiques, réparties autour de la villa d’origine et dans l’architecture imaginée à la fin des années 1960 par Michel Marot, considérée comme l’un des exemples les plus singuliers du brutalisme en France. Comme le titre de cette exposition le suggère, les interventions s’opposent à l’architecture et en incarnent les contradictions : la dureté du béton est adoucie par l’emploi du textile, l’échelle monumentale par l’échelle humaine et la rigueur de la conception par la spontanéité du geste créateur.
Ce rapport dialectique entre le préexistant architectural et l’ajout artistique en traduit symboliquement un autre : celui entre les différentes générations d’étudiant·es et l’institution. Ainsi, Parasite 2.0 a imaginé des étudiant·es s’emparant du projet de Marot, le modifiant progressivement en ajoutant des pièces, se révoltant à la fois contre l’institution et l’architecture.