Grand prix national d’architecture en 1978, cofondateur et membre de l’Atelier de Montrouge (jusqu’en 1968), l’architecte et urbaniste Jean Renaudie est l’auteur d’une œuvre généreuse, privilégiant les usagers.
Dès ses premières réflexions et réalisations, d’une crèche à Montrouge à l’étude pour un village de vacances dans le Var (Gigaro), de l’étude prospective d’un ensemble de 5000 logements à Saint-Denis (quartier des Francs-Moisins) à celle pour l’aménagement d’une ville nouvelle au Vaudreuil, Renaudie élabore une méthode fondée sur le dessin afin de formaliser la complexité de ce qui constitue, à ses yeux, une habitation, un équipement ou une ville : les relations entre les gens et entre les éléments. Son site de prédilection ? La colline. Ses outils de référence ? L’organique et la géométrie.
Se démarquant de l’urbanisme sur dalle et de l’organisation spatiale de l’immeuble collectif des années 1970, l’architecte étire l’espace intérieur, conçoit des appartements tous différents et dotés de terrasses plantées, relie logements, lieux de travail, écoles, commerces et services par des « promenées » piétonnes. Le centre-ville d’Ivry-sur-Seine, première concrétisation de ces principes, reste son œuvre emblématique, prolongée par la cité des Étoiles à Givors (Rhône), puis par un quartier mêlant immeubles et maisons à Saint-Martin-d’Hères (Isère).
Depuis les dernières publications, datant de 1992 et épuisées, aucun livre n’existe en français sur cet architecte majeur du logement collectif, adepte avant l’heure de la mixité programmatique.