Pendant tout l’été 2024, dans le cadre d’une saison-hommage qui sera rendue à Jean Hugo (1894-1984) sur le territoire de l’Hérault, à l’occasion du quarantième anniversaire de sa disparition, le musée Fabre à Montpellier dédie l’ensemble de ses vastes espaces d’exposition temporaire à cet artiste complet et prolifique, dont l’œuvre immense reste encore à apprécier à sa juste et grande valeur.
Avec l’exposition concomitante qui sera donnée à voir au musée Paul Valéry de Sète, l’événement montpelliérain pourra enfin permettre au public de mesurer combien cet artiste a pu relever le défi de porter le nom d’Hugo au rang du meilleur de la création artistique.
La spirituelle Louise de Vilmorin avait elle-même lancé « Il est très difficile d’être descendant de Victor Hugo ; aussi il ne s’agit plus de descendre, il faut remonter. » C’est ce que fit Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor, avec toute la pudeur et l’élégance qui le caractérisaient.
À travers un ensemble de plus de 330 pièces, dont de nombreux prêts d’institutions françaises et étrangères, l’exposition Jean Hugo, le regard magique a pour ambition de présenter l’homme et l’artiste et bien sûr son œuvre, depuis les origines en 1914 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, à la fois dans toute sa diversité d’expression, ainsi que dans l’histoire culturelle qui l’accompagne, toutes deux d’une richesse passionnante. Avec la proposition sétoise qui sera axée sur Jean Hugo, entre ciel et terre, et celle du musée Médard de Lunel, ville où il a vécu plus de cinquante ans, l’hommage qui lui est rendu à l’été 2024 souhaite marquer une nouvelle étape dans la connaissance et la reconnaissance de cet artiste, qui fut tour à tour décorateur, peintre, poète et écrivain.
Jean Hugo a réalisé plus de 1 000 peintures et 3 000 dessins, collaboré à près d’une cinquantaine de mises en scène théâtrales ou dansées, et ce, tout au long de son existence. Il a largement contribué à plusieurs projets décoratifs, notamment durant les fameuses Années folles et a participé à de grands programmes artistiques à l’étranger. Illustrant les plus grands auteurs de son temps, il a également montré une grande invention dans sa relation féconde avec l’éditeur Pierre-André Benoît et écrit des Mémoires exquis, où l’humour le dispute à la poésie, d’après des carnets de notes scrupuleusement tenus qui font de lui un témoin de son temps exceptionnel.
Né en 1894 et disparu en 1984, il a traversé presque tout le XXe siècle. À la fois acteur et fin observateur de tous les mondes sociaux et culturels dont il a fait partie, décennie après décennie. De nombreuses expositions, souvent axées sur tel ou tel pan de son art, lui ont été consacrées. Après les expositions et rétrospectives de Toronto en 1973, Paris en 1976, et Montpellier en 1995, la saison-événement de 2024 en Occitanie fera rayonner toute la diversité de son travail artistique.