Du 30 mars 2024 au 05 janvier 2025, l’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux présente l’exposition « herman de vries ma poésie est le monde » qui offre une plongée rétrospective dans ses différentes périodes de création.
La longue collaboration d’herman de vries et du centre d’art contemporain se poursuit dans cette nouvelle exposition monographique. En s’appuyant sur de nombreux écrits mais également sur son travail d’éditeur, elle explore les liens que tisse l’artiste entre pratique artistique et pratique littéraire.
Le parcours est pensé en deux temps chronologiques : la première partie de l’exposition est consacrée aux œuvres produites dans les années 1950 et 1960, dans lesquelles la question de l’aléatoire est introduite. En refusant la couleur et en développant davantage les notions de répétition et de sérialité, herman de vries crée un nouveau langage pictural abstrait. Cette pratique se pérennise lorsqu’en 1960 il se rapproche du groupe ZÉRO, alors qu’il a déjà cofondé le groupe NUL un an plus tôt, avec lequel il partage une tendance minimaliste.
Toutefois, deux voyages en Inde et aux Seychelles réalisés en 1970 transforment son regard sur le monde et marquent un tournant dans sa production artistique : si le hasard est toujours au centre de ses œuvres, il délaisse les unités abstraites pour les formes de la nature. Ce sont ces pièces que l’exposition se propose d’aborder dans un second temps, en mettant l’accent sur l’attention portée aux lieux de la création. À la fois influencées par la poésie et par la philosophie bouddhiste, les œuvres de cette seconde période explorent la notion d’interrelation à plusieurs niveaux, non seulement entre les entités – végétaux, minéraux, êtres vivants – mais également au sein même de la pratique artistique. Elles s’apparentent ainsi à des artefacts qui mettent en regard production traditionnelle et contemporaine, telle qu’elle a été pensée dans ses œuvres antérieures.
Les liens qui unissent herman de vries à l’Espace de l’Art Concret sont anciens et étroits : dès avant la création du centre d’art Sybil Albers et Gottfried Honegger avaient acquis plusieurs de ses œuvres, et lui ont ensuite consacré une première exposition intitulée Terre, vie, poésie, un an à peine après l’ouverture de l’eac, à l’issue d’une résidence qui ouvre la voie à une plus large collaboration. Le travail d’herman de vries s’ancre ainsi dans le territoire des Alpes-Maritimes dont l’identité et l’histoire sont constamment interrogées par ses œuvres.