Du 5 juillet au 13 octobre 2024, Le Doyenné présente une rétrospective, la première depuis celle de 2019 à Paris, de l’artiste Hans Hartung.
C’est dans ses carnets de jeunesse (écrits en allemand) que Hans Hartung se fixe, alors qu’il est encore adolescent, cette ambition ultime d’« accompli[r] ce qui est démesuré. » Et, au fond, cette exposition rend compte de ce trajet vers l’excès et le lâcher-prise du geste, depuis la jeunesse jusqu’à la mort.
L’existence de Hartung est elle-même d’une intensité extraordinaire, parce qu’elle est faite de drames nombreux et de succès lumineux. Il s’agit donc d’une rétrospective, la première depuis celle de 2019 à Paris, et elle déploie parmi la soixantaine de toiles et de papiers, quelques-uns des chefs-d’œuvre de l’artiste mais aussi une dizaine de pièces remarquables exposées pour la toute première fois, ainsi que des archives à la fois instructives et émouvantes. Elle raconte donc l’histoire d’un homme, celle de la peinture et également un peu l’épopée tragique d’un siècle.
« Mes éclairs enfantins ont eu, j’en suis sûr, une influence sur mon développement artistique, sur ma manière de peindre. Ils m’ont donné le sens de la vitesse du trait, l’envie de saisir par le crayon ou le pinceau l’instantané, ils m’ont fait connaître l’urgence de la spontanéité. Il y a souvent, dans mes tableaux, des lignes zigzaguées, brisées, qui courent et traversent mes toiles comme elles le faisaient sur mes livres des éclairs. »
Hans HARTUNG Autoportrait, Dijon, Les Presses du réel, 2016, p. 20-21.