Pour sa saison hivernale, le NMNM (Nouveau Musée National de Monaco) invite l’artiste Francisco Tropa (1968, Lisbonne) à investir les espaces de la Villa Paloma.
Le NMNM présente une exposition de l’artiste portugais Francisco Tropa, réunissant un ensemble de cinquante sculptures, projections lumineuses et oeuvres sur papier. Créées entre 2012 et 2024, plusieurs de ces oeuvres ont été produites spécifiquement pour l’exposition, à l’instar de la monumentale sculpture Pénélope, installée sur le parvis de la Villa Paloma.
Empruntant le terme de paésine, qui désigne une pierre imagée dont les motifs évoquent un paysage peint, l’exposition propose d’aborder l’oeuvre plurielle de Francisco Tropa au regard de trois grands thèmes : la géologie, l’archéologie et l’ethnologie.
À l’intérieur de la Villa Paloma, Francisco Tropa a créé un décor de roche, d’eau et de lumière. Par une expérimentation continuelle de la matière, il développe une pensée analogique du minéral et de l’organique, du naturel et de l’artificiel, et nous propose de parcourir les salles d’un lieu antérieur à l’invention des musées, ignorant tout discours rationnel pour revenir aux temps de la curiosité.
Dans cet espace incertain, il rejoue les origines de l’art, des vénus préhistoriques jusqu’aux oeuvres minimalistes du siècle dernier. Les figures tutélaires de Marcel Duchamp, Claes Oldenburg et Donald Judd, croisent celles d’Edgar Allan Poe, Raymond Roussel ou Jorge Luis Borges.
Détournant avec humour les méthodologies scientifiques, Francisco Tropa invite le public à envisager une autre histoire des formes, que l’on peut situer dans l’héritage du concept d’anarchéologie. À rebours des récits historiques, l’artiste déconstruit l’espace même du musée, (re)devenu caverne platonicienne.