Le Musée des Antiquités de Rouen propose une nouvelle exposition à découvrir dès le 19 mai autour de Briga, une ancienne ville antique normande. L’exposition « Briga, une ville retrouvée », présentera vestiges, archives, décors peints et photographies témoignant de cet imposant site archéologique qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets.
Avec les sites de Lillebonne, du Vieil-Évreux et de Vieux-la-Romaine, la Normandie se classe parmi les plus riches territoires en vestiges gallo-romains du nord de la France. Dans la forêt d’Eu, des fouilles sont menées depuis 2006 par le service régional de l’archéologie. Leur objet ? Une ancienne ville antique : Briga.
Depuis sa redécouverte à la fin du XVIIIe siècle, le site antique du Bois-l’Abbé (Eu, Seine-Maritime) n’a cessé de passionner curieux, érudits et chercheurs, qui l’ont exploré du XIXe siècle à l’aube du XXIe siècle. Deux monuments ont particulièrement concentré leur attention : un grand temple et un théâtre. À partir de 2006, une fouille programmée, menée par Étienne Mantel (DRAC Normandie) et Stéphane Dubois (INRAP), a porté sur le complexe monumental ouest, puis sur ses environs.
Cette exposition s’appuie sur les deux dernières décennies de recherche pour donner à voir Briga. Elle retrace notamment la redécouverte des premiers vestiges par Louis Estancelin, érudit eudois, en 1820-1821, puis par l’abbé Cochet, père de l’archéologie en Seine-Inférieure, en 1872. Elle fait revivre la ville oubliée, de ses origines protohistoriques jusqu’à son déclin dans le dernier quart du IIIe siècle, puis son abandon vers le milieu du IVe siècle. Vestiges de décors sculptés ou peints et objets de la vie quotidienne constituent de véritables curiosités.
Dès le début du Ier siècle de notre ère, la ville se développe et se dote de monuments publics maçonnés. Dans sa dernière phase de monumentalisation, au début du IIIe siècle, elle est au moins équipée d’un théâtre, de thermes (bains publics), d’une basilique, d’une salle de conseil, d’une grande place bordée de commerces et d’un lieu de culte déployé autour d’un grand temple. Les nombreux blocs architecturaux sculptés, les exceptionnelles plaques épigraphiques ainsi que les remarquables décors d’enduits peints, restaurés pour l’occasion par le Centre d’étude et de restauration des peintures murales romaines (CEPMR) de Soissons, en témoignent. Enfin la découverte, en 2007, d’une rare statuette de Mercure en tôle d’argent atteste de l’importance de cette divinité tutélaire au sein des cultes pratiqués dans cette agglomération.
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