Les Abattoirs consacrent à Alberto Giacometti (1901-1966), une très importante exposition qui réunira non moins d’une centaine d’œuvres, à partir du début de l’automne prochain.
Le cheminement d’Alberto Giacometti (1901-1966), artiste emblématique du XXe siècle, est d’une grande singularité. Avant la Seconde Guerre mondiale, il absorbe la fin du mouvement cubiste, puis incarne le sculpteur surréaliste par excellence. En revanche, après-guerre, alors que les abstractions triomphent de part et d’autre de l’Atlantique, il affirme un choix qui lui est propre, à lui et à quelques autres : celle de la figuration. Très apprécié pour ses représentations emblématiques d’une humanité à la fois meurtrie et en mutation, faisant dans son art l’écho des temps récents de guerre, de massacres et de l’angoisse nucléaire, apparemment en phase avec la pensée existentialiste, il trace une voie unique.
Loin d’isoler l’œuvre, cette exposition entend faire ressortir tous ces aspects qui répondent aux grandes questions artistiques et philosophiques qui furent celles de son époque, du surréalisme finissant à l’engagement existentialiste. Mêlant chefs-d’œuvre, sculptures, peintures, gravures, photographies et aussi archives, elle fera pénétrer le public dans ces années 1950 élargies, essentielles pour la compréhension des mutations artistiques et intellectuelles des années 1960. Composée essentiellement grâce à la collection de la Fondation Giacometti, venue de l’artiste, l’exposition rassemble une centaine d’œuvres dont Le Chariot (1945), La Cage (1950), L’homme qui marche (1960), une Grande Femme ou encore un ensemble remarquable de peintures, afin de brosser une vaste fresque de l’artiste comme un acteur du monde de l’après-guerre, par ses créations, ses liens avec le monde intellectuel et artistique, ses expositions et ses écrits.