L’IAC invite l’artiste Tarek Atoui à présenter sa première exposition monographique d’ampleur en Europe. Ce projet rassemble des œuvres existantes, des nouvelles productions et s’articule selon trois axes : exposition, espaces de pédagogies et temps performatifs. Loin d’une simple alternance, l’artiste imagine cette exposition comme un organisme vivant où les porosités – sonores et humaines – s’enchevêtrent et s’entremêlent.
Sans hiérarchie d’influences ou de genres, les œuvres-instruments de Tarek Atoui tissent des réseaux et se construisent par associations. Elles évoluent sans cesse, apprenant d’elles-mêmes, de l’espace qui les accueille ou de la main qui les joue. À l’œuvre comme entité immuable, l’artiste oppose les facultés d’improvisation et d’arrangement propres à la musique. Ses œuvres se réinventent, s’assemblent et se répondent comme autant de cellules ouvertes à la perturbation et capable d’intégrer l’autre – le musicien, le visiteur, l’espace etc. – dans leur structure.
C’est d’ailleurs la particularité de l’exposition THE DRIFT. Tout au long de sa pratique, Tarek Atoui a oscillé entre création d’instruments et création de dispositifs d’écoute. Des projets comme WITHIN ou The Reverse Collection imaginent de nouvelles manières de générer un son. D’autres, comme les Whisperers, explorent la façon dont un son déjà produit peut se donner à entendre selon qu’il traverse le marbre, le métal ou l’eau. À l’IAC, l’ensemble se métamorphose en corps vivant dont les organes, reliés entre eux par des systèmes informatiques, travaillent en synergie. Il n’est plus question de projets, plus questions de recherches distinctes : la création du son et son écoute sont indissociables.